De la manière de justifier un travail par ailleurs injustifiable …
Alors tu avais environ 10 ans, c’était une fête de famille, il était tard, tu devais aller te coucher et tu détestais ça, toujours la peur de manquer quelque chose.
Il te reste peu de souvenirs de ton enfance, seulement de la frustration et de la solitude.
Et tu ne regrettes rien.
Absolument rien.
S’il a fallu en passer par là, tant pis.
L’enfance c’est moins de 15 ans, le reste de la vie c’est beaucoup plus long.
Tu étais seul dans le jardin de tes parents, comme ils étaient communistes, tu jouais au résistant.
Aujourd’hui, bien plus tard, tu as décidé de devenir résistant.
Il n’y a plus d’occupant à combattre, il y a juste une société qui pousse de partout.
Qui pousse à paraître toujours sous son bon jour.
Qui pousse à toujours faire mieux.
Qui pousse à être efficace, raisonnable.
Tu refuses d’être un gagnant.
Tu refuses même d’essayer.
Tu t’inventes alors des personnages, des situations pitoyables, ridicules, inutiles, stupides.
Et tu mets ça en scène, tu filmes et photographies.
Tu décrètes que le ridicule est politique.
Tu trouves aussi que c’est ridicule de parler de toi à la deuxième personne.
Alors tu arrêtes.
Alain K avril 2008